Un visiteur trop silencieux

L'homme détaille rapidement de son œil unique l'androïde puis se met à parler.

Bonsoir... Je suis passablement impressionné par vos facultés d'analyse.
D'une part, vous avez remarqué ma présence, d'autre part vous connaissez mon identité.
Je représente effectivement Aoz Roon mais cela n'a que peu d'importance.

Vous me questionnez sur la raison de ma présence en ces lieux.
J'ai connu l'Empire Sith à son apogée puis vu son déclin.
Je suis parti en retraite durant de longues années et j'ai repris du service, même si je ne représente plus rien en tant qu'ambassadeur, ma confrérie ayant disparu.
C'est alors que j'ai entendu parler de cette renaissance.
Je n'y croyais pas vraiment jusqu'à ce que certains de mes hommes rencontrent plusieurs Siths sur les secteurs.
Ces rencontres ont piqué ma curiosité, c'est pourquoi me voilà ici, consultant les informations que vous daignez rendre publiques comme je vous fais part des informations sur moi même puisque vous me le demandez.

J'ai également eu vent de vos différents avec "l'état autonome et indépendant du Ty Breizh Bougnat".
Cela m'intéresse également dans une certaine mesure. La perspective de beaux combats m'est toujours réjouissante.
Seulement, quelque chose me trouble et m'empêche de prendre position.
Il s'entend des phrases comme : "[...]Et puis les Siths, du moins ceux que vous croisés actuellement sont tellement peu dangereux[...]."
Il faut que cette personne ait bien peur pour se rassurer de la sorte.
Choisir le camp de la peur n'a jamais été ma tasse de thé...
J'ai un dilemme, c'est très rare chez moi, je dois vieillir.

Je ne demande pas de réponse mais vous savez à présent qui je représente et la raison de ma présence en ces lieux.

Un hologramme bleuté s'allume au milieu de la Cantina.

Bien vu, Diplomate XDWZ-56 !

De nombreux inconnus passent de temps en temps aux alentours de la Cantina ou du cimetière, mais ne se font pas connaître, pensant échapper à l'oeil toujours ouvert des Siths : ils se trompent, chacune de leurs visites est enregistrée, analysée, et fait l'objet d'un rapport secret à l'Impératrice.

L'hologramme se tourne vers le nouvel arrivant.

L'Imperium actuel ne compte pas encore autant de membres que par le passé, ce qui faisait sa puissance de l'époque, mais il est plus influent que certains le croient. Il compte plusieurs centaines d'ambassades répartis en deux confréries et d'autres membres situés à d'autres niveaux. Il recrute parmi les agents les plus talentueux de la galaxie, ceux qui sont prêts à découvrir les pouvoirs accrus qu'offre le côté obscur... Ceux qui résistent croient parfois avoir le dessus, avant de découvrir toute l'étendue de la rétorsion des Siths et de regretter amèrement leur choix par la suite. Les Siths n'ayant pas la faiblesse de connaître le pardon, ils n'acceptent les excuses qu'une fois leur auteur mort...

Le borgne se fige à l’apparition de l'hologramme, écoutant avec attention ses paroles. Puis son attention se reporte sur l'androïde, un froncement de sourcil refermant presque son œil unique.
Il baisse quelque peu la tête tandis qu'un flux de données se déverse dans son implant.

Ainsi Le bourreau est mort, vous n'avez pas menti.
Je ne m'attendais pas à autant de surprises.
Je comprends à présent mieux ce qu'entend votre Seigneur par l'influence Sith.

L'homme s'approche et s'assoit à l'invitation de l'androïde.
Je n'ai toujours reconnu que plus puissants que moi. J'ai participé à de nombreuses batailles dont je n'ai pas été toujours vainqueur.
C'est suite à une de ces défaites que je suis venu ici.
Je ne reviens jamais en arrière dans quoique je décide.

Secoué bien plus qu'il ne le laissait paraître par le breuvage ingurgité, le borgne rassemblait ses idées éparpillées tentant de leur redonner leur cohésion initiale. un petit temps lui fut nécessaire pour encaisser à la fois le choc du liquide et des paroles de l'androïde.

Je ne pensais pas que vous mentiez...
Seulement il faut comprendre que pouvoir penser que l’assassin numéro un de la galaxie puisse disparaître ainsi... Après quelques heures de discussion ?!
Annoncé comme cela ?
Ce Youry est naturellement un fou qui ne mérite pas d'avoir de tels hommes à son service !
Ce bourreau est bien plus heureux mort.

La haine brilla dans l’œil unique du Roon.
J'ai essuyé des défaites mais je ne supporte pas l'incompétence.

Vos pensées vont très vite, je vais donc sauter les étapes du fait du caractère public de notre conversation. Je suis persuadé que vous saurez me suivre si j'omets intentionnellement des liens logiques.
Je ne demande pas de traitement de faveur, vous avez deviné mon désir profond.
Seulement, je sais que je ne pourrai être à la hauteur.
Pas que je sois plus incompétent que les "boulets" que vous évoquez, il y a autre chose.

Hmm, il y a plusieurs choses dont vous devez être informé me concernant.
Des choses non publiques.
Vous avez plus que gagné mon respect comme tous les Siths que j'ai pu croiser sur secteur.
Je vous transmettrai ces données.

A vous de voir si celles-ci vous sont d'une quelconque utilité.
Si elles ne le sont pas, je retourne errer dans cette galaxie moribonde, jetant de temps en temps quelques coups d’œils ici.
Si elles le sont, vous aviserez.

Vous êtes gagnant sur les deux tableaux.

EDIT : Le Borgne se fige tandis qu'un flot de données le traverse tel un courant électrique de forte intensité. Il se tourne vers l'hologramme et s'écrie.

Ssor.... Sorcellerie !

Déplaçons nous dans le quartier privé des invités.
Un accès temporaire vous y est accordé et vous pourrez ainsi vous exprimer plus librement.

Le Seigneur Noir se félicite intérieurement d'avoir séparé un peu plus tôt les conversations de la Cantina qui s'accumulaient sur le même fil...

Le Borgne cligna de l’œil tandis qu’il sentait la place devenir plus sure.

Je vous remercie de cette attention. Je ne pense qu’elle soit vraiment nécessaire au final. Les oreilles indiscrètes ne sont pas forcément les plus dangereuses ici. D’autant que le risque est minime, les plus grandes confréries ne se soucient guère d’une personne comme moi mais bon… Autant être prudent.
Comme vous l’avez justement souligné, je ne suis qu’un rôdeur dont les hommes parcourent la galaxie bataillant sous mon nom mais sans jamais me nommer. Je ne suis pas vraiment un mercenaire.

Je n’ai réellement joué le jeu des promotions qu’il y a de nombreuses années quand la galaxie était très peuplée. Il était bien plus facile d’être promu à cette époque et j’ai pu accéder à tous les niveaux qui étaient offerts aux promus.

Aujourd’hui, cela dépend énormément du secteur et des acteurs qui y sont présents. Sur ces acteurs, force est de constater que je n’ai pratiquement rencontré que des personnes très expérimentées. Les victoires que j’ai pu avoir ne l’ont été que grâce au secret dont j’enveloppe mes actions. Ceci me démontre que, pour le moment du moins, je n’ai pas le niveau requis pour défendre un quelconque but.
Seulement, la galaxie est en train de mourir.

Avant qu’elle ne s’essouffle complètement, je souhaiterai participer à quelque chose de grand. Bousculer la hiérarchie des confréries me paraît être une bonne chose tout en assurant la suprématie de celle à laquelle je pourrai adhérer.
Seulement, comme je vous l’ai dit, je n’ai plus aucune expérience sur les promotions de haut rang.
Y faire participer mes hommes à leur petit niveau me permettrait de conserver cet anonymat et ce secret qui me sont chers…
Je suis sûr que sur ce point-là, je pourrai apporter quelque chose.

Après un temps de silence, l'hologramme s'anima

Une partie de vos assertions est assez polémique, et mériterait à tout le moins une discussion plus poussée...

Aoz Roon a écrit:

... quand la galaxie était très peuplée. Il était bien plus facile d’être promu à cette époque
[...]
Aujourd’hui, cela dépend énormément du secteur et des acteurs qui y sont présents.
[...]
Seulement, la galaxie est en train de mourir.

... mais tel n'est pas l'objet de notre rencontre.

Vous aimez le secret et vous privilégiez l'action à couvert. Vous pourriez alors vous enrôler comme chasseur Sith, et vous agiriez en sous-main au profit de la confrérie. Si cette option vous agrée, je vous communiquerai les instructions techniques correspondantes.

Vous nous parlez d'une époque ancienne dont vous tireriez vos connaissances : n'hésitez pas à nous en dire plus, en particulier sur les Siths de l'époque. Nous sommes à la recherche de tous ceux qui se sont éparpillés aux franges de la galaxie et qui souhaiteraient revenir.

Le Borgne écouta avec attention se deux interlocuteurs.

Je sais que mes questions peuvent revêtir un manque de confiance en soi mais tel n'est pas le cas.
Je puise dans l'appréhension de ma condition ma motivation et mon soutien sans faille. Jamais cela n'a interféré avec mes missions que j'accomplis inexorablement.
Je souhaite effectivement progresser car j'ai conscience avoir beaucoup à apprendre.

Se tournant vers l'hologramme.

Mes paroles polémiques sont effectivement hors de propos.
Vous avez cerné mon aspiration, Seigneur.

Je souhaite effectivement agir en sous-main pour le profit de la confrérie. Je vous indiquerai la liste de mes hommes et des secteurs sur lesquels ils opèrent et prendrai acte de vos instructions. Je sais que je devrai faire mes preuves mais cela ne m'effraie pas.

Pour en dire d'avantage sur mon passé : je faisais partie de l'ancienne confrérie RUSH créée par un certain Kenny.
Sur les siths de l'époque, je n'avais pas beaucoup de frictions je dois dire.
Comme vous avez du le constater, je conserve beaucoup d'archives mais malheureusement, je ne sais pas si celles-ci ont été conservées.
je regarderai plus attentivement, cela date beaucoup.

La cantina est bien vide...
Néanmoins... On perd en quantité ce que l'on gagne en qualité.

-Je fais rouler doucement mon verre entre mes doigts.-

Il est vide et mérite d'être rempli.
La fin du monde est devant nous, n'avons nous pas tous quelque chose à faire ?
Quelque chose que nous nous étions juré de finir ?
Une quête à aboutir.

Le temps est compté, ne comptons pas nos efforts.

La Cantina est quasiment déserte.
Non seulement très peu de Siths apparaissent à l'Etoile Noire aujourd'hui, mais de plus, il ne s'arrêtent guère dans cette partie mal famée, préférant repartir en mission directement après avoir donné leur comptes-rendus et reçus leurs consignes.

Le Comte Clectus décide pourtant de faire un arrêt ce jour là.

- Sombres salutations, étranger. Il n'est pas fréquent pour nous de recevoir de la visite ces derniers temps. Je vous tiendrai compagnie quelques instants si cela vous agrée.

Le Comte réfléchit à ces quêtes entamées mais qui n'ont pas encore trouvé leur issue. A la sienne peut-être.

- Ah, un habitué des lieux ! Je m'excuse d'avoir parlé trop fort et troublé leur quiétude... Mon astronef  passait dans le secteur et ... Non bien sur que non, qu'est ce que je vous raconte... Je suis passé ici car j'avais un mauvais pressentiment. Vous savez ? Comme si je devais être là. Votre compagnie serait très appréciée, ce pressentiment est plus que ... Dérangeant.

Le borgne lève soudainement la tête, son implant crépitant par intermittence.

C'était donc pour cela que j'étais revenu ici... Pour lui dire Adieu...

Le borgne esquisse un sourire triste puis se lève, règle l'addition et se dirige vers la sortie.

Il sera allé tellement plus loin que moi, je suis fier de lui...

*Une femme le visage bariolé entre dans la cantina d'un coup de bottes violent dans les portes*

- Oooh pauvres blaireaux ® !!! Je m'absente juste pour digérer les menaces 'IRL' ineptes d'un *biiiip* (oui je me censure) stupide et demeuré et voilà !! Je perds quelqu'un qui m'est cher ! Purée, la galaxie doit donc être obligée de conserver ses momies et ses vieilleries cosmiques ?!!!!

*Un des vigiles s'approche d'elle pour s'en saisir, il s'écroule aussitôt, la tête réduite en cendre. Galigula tient à présent son éclateur au bout de son bras*

- Bande de connards imbus de vous-mêmes, enfoirés puants.... Oh oui, allez vous plaindre que Galigula est méchante avec vous. PLAIGNEZ VOUS ENCORE ET ENCORE ! Sachez que je danserai sur vos tombes comme je danserai sur celle de votre galaxie. Cette galaxie n'est que VOTRE TOMBEAU !

*Galigula se recule vers la porte, menaçant tout le monde de son éclateur.*

- Je vous l'ai dit, pour moi vous n'êtes qu'un tas de cadavres qui ne le sait pas encore. Et un tas de merdes, oui, vous êtes également un beau gros tas de merdes... AHAHAHA !!! Quel plaisir j'aurai à vous voir tous périr... Sachez le quand vous sentirez la mort venir... Je serai au dessus de votre épaule et vous sussurerai... Enfin ... Enfin, je te vois crever, foutue raclure... AHAHAHA ! LA PESTE SOIT DE TOUTES VOS MAISONS !!!

Je sirote mon verre.
Vieil habitué des lieux, personne ne me prête attention.

Mon récepteur ne cesse pourtant de crépiter.
Cela faisait longtemps.
Enfin ma mort ?

Une silhouette voûtée et immonde s'assoit tranquillement au bar. Le barman semble la reconnaître et grimace à la fois de surprise et de dégoût.

- Vous n'étiez pas grillé..? Je veux dire, vous êtes vivant ?
- Ici, apparemment, on en finit plus de mourir...
- Vous allez reprendre du service..?
- Non. Juste mettre un point final.
- Que voulez vous dire ?
- Un jus de Rankor.

La silhouette n'ajouta rien d'autre, se contentant de regarder certaines places vides tout en sirotant son verre calmement.

Après avoir rejoint l'étrange silhouette et discuté un peu. Le mercenaire regarde la somme que la hideuse créature lui montre. Après un temps de réflexion, il hoche la tête.

Je ferai une exception. Tant et trop pour un travail si facile...
Mes vieux jours sont assurés.

Le mercenaire sorts discrètement, un sourire aux lèvres.